Ayant participé au voyage du XVDSI au Japon, Fréderic Bocktaels, Directeur France Oracle Cloud Systems, en évoque les rencontres et les temps forts.
Vous êtes partenaire du XVDSI et vous avez accompagné un groupe de DSI dans la découverte à la fois sportive et business du Japon. Quels ont été les temps forts de ce voyage ?
Je retiendrais trois temps forts. D’abord la découverte d’une réussite française au Japon avec notamment la rencontre de Thomas Bertrand à Kyoto qui nous a présenté l’histoire de Bento&Co, depuis la création de son site d’e-commerce à l’international au développement et expansion de sa start-up Ship&Co, une solution d’étiquetage de colis pour les e-commerçants. Un bel exemple de réussite de transformation digitale au Japon. Le deuxième temps fort a été les échanges avec la French Tech à Tokyo. Nous avons rencontré des français expatriés ici, développant des idées innovantes, créant leur startup et qui viennent à ces rendez-vous d’échanges entre jeunes entrepreneurs en recherche de best practices, de partenariat ou même de futurs investisseurs. Ce fut d’ailleurs intéressant de croiser une start-up dont nous avions aidé la filiale France avec le programme Oracle for Startups il y a deux ans. Le troisième temps fort a été la visite d’Oracle Japan avec la découverte de leurs installations conciliant espaces de travail collaboratifs remarquables et spécificité culturelle : un grand moment que de partager la cérémonie du thé avec les clients du XVDSI, dans la Team Room d’Oracle la plus surprenante qui soit ! Elle trône au dernier étage de l’immeuble intégrée à un magnifique jardin japonais dans lequel nos hôtes nous ont reçus en tenue traditionnelle pour vivre ce rituel. C’est dans ce cadre que certains contrats peuvent se signer. Dans les moments forts, je retiendrais aussi le typhon. Cela a généré de la tension certes, pour ceux d’entre nous qui sommes restés confinés toute une journée à l’hôtel sans savoir dans quelles conditions nous allions pouvoir en sortir. Mais davantage, c’est l’esprit de solidarité au sein du groupe qui s’est développé et renforcé. Même si nous avons manqué un match de rugby ce jour-là, cela a rendu le match suivant, Japon/Ecosse, encore plus exceptionnel et nous avons vécu un grand moment. Au-delà du résultat, c’était d’une grande intensité émotionnelle !
Une journée du voyage a été consacrée à l’échange avec Oracle Japon et son nouveau CEO Kenneth Johansen anciennement CEO d’Oracle Allemagne. Qu’ont-appris les DSI sur ce marché ?
Cette présentation chez Oracle a également exposé le marché de l’IT au Japon. Plusieurs caractéristiques du marché japonais nous ont interpellés. Les leaders ne sont pas forcément les mêmes qu’en Europe ou aux Etats-Unis. Ce sont de grandes sociétés de services japonaises comme Hitachi ou NEC et les Microsoft, Oracle ou IBM viennent dans un second temps. C’est une industrie occupée en force par les sociétés de services intégrateurs car le mainframe perdure et les demandes de services autour sont nombreuses. Pour des éditeurs ou des constructeurs, les transactions commerciales avec le client final se font alors majoritairement à travers ces sociétés de services. Ainsi 90% du business d’Oracle au Japon passe par ses partenaires alors qu’aux Etats-Unis c’est 50% et en France 60%. Il y a un indicateur qui nous a particulièrement interpellé, c’est la proportion de la workforce informatique comprenant les populations d’ingénieurs et de développeurs. 75% d’entre eux sont employés par ces intégrateurs et 25% par les clients finaux. C’est la proportion inverse aux Etats-Unis et en Europe. Le marché IT japonais est aussi une industrie où il a beaucoup de spécifiques avec 85% de packages applicatifs qui sont customisés et là encore on y retrouve la place de ces grands intégrateurs. En ce qui concerne le taux d’adoption du Cloud il y est de 20% alors qu’aux Etats-Unis il est de 60%. Ce marché du Cloud reste donc très prometteur pour le futur.
Et plus spécifiquement pour Oracle, quelles étaient les premières impressions de Kenneth Johansen ?
En ce qui concerne Oracle, Kenneth Johansen est arrivé en septembre et c’est le troisième country manager non japonais consécutif. Oracle a inauguré cette année, deux data centers disposant des dernières technologies de protection et de sécurité de la donnée. Oracle reste le leader du secteur de la data avec 42% de parts de marché quand le second doit être à 21%. Oracle est dans le Top 3 du SaaS, est en progression forte sur le PaaS et se situe derrière les grands comme Amazon ou Azure sur la partie infrastructure as aservice. Dans ses relations commerciales au quotidien, Kenneth Johansen s’est étonné des aspects très protocolaires. Un exemple : les meetings de Kenneth avec ses homologues chez nos clients ne peuvent faire l’objet d’aucun sujet business tant que les équipes respectives ne se sont pas mises d’accord en amont. Nous sommes dans le pays du « zero conflit » donc la notion du temps pour aboutir à un accord est secondaire.
Oracle est un acteur important du marché du cloud qui commence juste à se développer pour des applications complexes. Qu’est ce que cela change dans les rapports que vous pouvez avoir avec vos clients ?
Aujourd’hui, Oracle possède seize data centers dans le monde et en comptera une vingtaine de plus d’ici un an. Il faut bien comprendre que les clients d’Oracle ont le plus souvent mis en place des applications critiques et donc toutes nos offres Cloud doivent être au top de la modernité et de la technologie pour assurer à minima les mêmes niveaux de services dont ils bénéficiaient jusqu’alors. Pour cela, Il y a deux enjeux sur lesquels nous sommes extrêmement attentifs : offrir des performances et une prédictibilité des calculs et offrir l’excellence en cyber sécurité.
Comment le XVDSI peut-il porter certaines valeurs dans le contexte de la transformation digitale des entreprises ?
Le XVDSI rassemble des membres provenant de secteurs d’activités multiples. Durant ma carrière chez Oracle, j’ai vu finalement peu de véritables échanges inter industries. Le groupe de XVDSI est constitué de représentants d’industries complètement différentes allant du secteur public, de l’assurance, de la finance, du retail, de l’industriel/manufacturing. Les discussions entre les membres étaient très enrichissantes, certains étaient très concernés sur les sujets de la sécurité comme la finance ou le secteur public, d’autres étaient plus focalisés sur la performance transactionnelle comme le retail… Suivant les sujets, certains sont donc plus en avance que d’autres et c’était très instructif à observer. Quoi qu’il en soit, tous échangeaient autour de leurs expériences et de l’impact de ces nouvelles technologies au sein du fonctionnement et de l’activité de leur entreprise.
Depuis notre retour, ces échanges qui ont été amorcés au sein du XVDSI perdurent, au fil de l’actualité événementielle, qu’elle soit rugby ou professionnelle, et nous serons heureux de tous nous retrouver le 19 novembre prochain pour la réunion mensuelle de l’association.